Tout savoir sur la cataracte pour mieux comprendre et agir.
La cataracte est responsable de 17 % des cas de cécité et de 33 % des situations de malvoyance chez les personnes de plus de 50 ans. En France, elle représente la troisième cause de cécité, et à l’échelle mondiale, elle est la première. Cette pathologie, qui se manifeste par une opacification progressive du cristallin, provoque une vision floue, l’impression d’avoir un voile permanent devant les yeux et un besoin fréquent de « nettoyer » ses yeux, lunettes ou verres.
Aujourd’hui, l’opération de la cataracte est l’intervention ophtalmologique la plus pratiquée en France. Elle permet à de nombreux patients de retrouver une vision nette, améliorant ainsi considérablement leur qualité de vie.
Définition de la cataracte
La cataracte est une maladie qui rend le cristallin — la lentille naturelle de l’œil — progressivement opaque, lui donnant un aspect trouble ou laiteux. Cette opacification rend la vue de plus en plus floue. Elle touche surtout les personnes de plus de 65 ans, mais il arrive aussi que des enfants, voire des bébés, soient touchés par une cataracte d’origine génétique ou liée à une infection pendant la grossesse.
En temps normal, le cristallin change de forme pour nous permettre de voir les objets à différentes distances. Avec la cataracte, il ne fonctionne plus correctement, ce qui rend la vue difficile, surtout en fonction du type de cataracte :
- La cataracte nucléaire : C’est la forme la plus fréquente, qui débute au centre du cristallin et se développe lentement avec l’âge. Elle affecte notamment la vision de loin, créant une sorte de myopie progressive.
- La cataracte sous-capsulaire postérieure : Cette forme touche l‘arrière du cristallin, où des cellules s’accumulent et créent une opacité. Elle peut évoluer rapidement et gêne autant la vision de près que de loin, surtout dans des conditions de forte lumière, comme en plein soleil.
- La cataracte corticale : Ici, l’opacification commence en bordure du cristallin et progresse vers le centre. Les personnes atteintes de cette forme de cataracte ressentent davantage d’éblouissements, notamment la nuit en conduisant, et peuvent noter une hypermétropie (vision trouble de près) et un astigmatisme accru.
Ces types de cataractes entraînent des symptômes variés, mais ils ont tous un point commun : ils perturbent la vue de façon progressive et sont souvent traités par une intervention chirurgicale pour restaurer la vision.
Les facteurs qui accélèrent l’apparition de la cataracte
Outre le vieillissement naturel du cristallin et les prédispositions génétiques, plusieurs facteurs peuvent accélérer l’apparition de la cataracte.
Facteurs propres à l’organisme
Certains facteurs propres à l’organisme peuvent augmenter le risque de cataracte :
- Antécédents chirurgicaux : Des interventions antérieures sur l’œil ou des traitements comme la radiothérapie orbitaire.
- Traitements médicaux : La prise régulière de certains médicaments, tels que les corticoïdes, les statines (utilisées pour réduire le cholestérol), et les traitements hormonaux substitutifs.
- Maladies génétiques ou systémiques : Diabète, hypertension, obésité, trisomie 21, hypoparathyroïdie, ou dystrophie myotonique de Steinert.
- Pathologies oculaires : Des problèmes oculaires existants, comme une forte myopie, des rétinopathies pigmentaires ou une uvéite chronique, peuvent aussi favoriser la cataracte.
Facteurs propres au style de vie
Des éléments liés au mode de vie ou causés par des accidents peuvent influencer l’apparition précoce de la cataracte.
- La surexposition au soleil sans lunette de soleil
- Le tabagisme
- La consommation régulière d’alcool
- Les chocs ou blessures perforantes à l’œil
Un contrôle régulier de la vision auprès d’un professionnel de santé permet de suivre l’évolution de la transparence du cristallin, un indicateur clé pour détecter une cataracte à un stade précoce, où les symptômes sont peu nombreux ou inexistants.
Dans le cadre de leur déplacement à domicile ou en établissements médico-sociaux, Les Opticiens Mobiles, sensibilisés aux pathologies oculaires et dans le cadre de leur accompagnement, peuvent être amené à orienter leur patient vers un spécialiste en cas de symptômes ou de doutes afin qu’ils puissent bénéficier d’un suivi médical adapté.
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Les principaux symptômes de la cataracte
La cataracte se manifeste généralement par les symptômes suivants :
- Baisse de la vision, surtout à distance
- Altération de la perception des couleurs
- Sensation de voile devant les yeux
- Difficulté à conduire de nuit, accentuée par l’éblouissement
- Vision double d’un œil
- Gêne visuelle persistante
- Impression de vouloir « nettoyer » son œil et/ ou ses verres de lunettes
Si plusieurs de ces symptômes vous concernent, consultez votre ophtalmologiste pour qu’il puisse prendre en charge votre pathologie.
Comment diagnostiquer la cataracte ?
Un diagnostic précoce permet d’identifier la cataracte et de déterminer la solution la mieux adaptée pour améliorer votre confort visuel.
Le diagnostic de la cataracte repose sur un examen clinique approfondi, réalisé à l’aide de tests spécifiques permettant d’évaluer l’état de vos yeux et la présence éventuelle d’une opacification du cristallin.
Évaluation de l’acuité visuelle pour un dépistage précoce
L’ophtalmologiste commence souvent par mesurer l’acuité visuelle du patient grâce à une échelle dédiée, où des lettres, chiffres ou symboles sont lus à différentes distances. Ce test permet de repérer rapidement les signes de déficience visuelle.
Pour réaliser ce test, chaque œil est examiné séparément, le second étant temporairement couvert.
La lampe à fente pour identifier le type de cataracte
En cas de déficience visuelle détectée, l’ophtalmologiste utilise une lampe à fente, un outil essentiel pour observer en détail la structure du cristallin.
Grâce au faisceau lumineux de cet appareil, l’ophtalmologiste examine le cristallin, la cornée, l‘iris et les espaces intermédiaires, afin d’identifier le type de cataracte qui affecte le patient.
Prise en charge d’une cataracte au stade précoce
Lorsque la cataracte est encore à un stade précoce et qu’une opération n’est pas encore nécessaire, un opticien peut améliorer le confort visuel du patient.
Pour cela, il peut recommander des verres antireflets ou teintés afin de réduire l’éblouissement. Ces solutions permettent de mieux gérer les symptômes et de maintenir une bonne qualité de vie en attendant une éventuelle intervention.
Un diagnostic précoce est fondamental : plus la cataracte est détectée tôt, plus le traitement peut être mis en place rapidement. Cela permet de préserver votre qualité de vie en limitant l’apparition de symptômes gênants, comme des difficultés pour lire, conduire ou effectuer vos activités quotidiennes.
C’est pourquoi il est recommandé de consulter un ophtalmologiste tous les deux ans au moins à partir de 65 ans.
L’opération de la cataracte
Actuellement, il n’existe aucun traitement médicamenteux ni préventif pour guérir ou ralentir la cataracte. La chirurgie est la seule solution efficace permettant de retrouver une vision nette. Cette intervention est proposée par l’ophtalmologiste en fonction de l’état de la cataracte, de l’impact sur la vie quotidienne du patient et lorsque la cataracte rend difficile l’observation de la rétine.
Avec plus de 900 000 opérations effectuées en 2024 en France, la chirurgie de la cataracte est une procédure courante, avec moins de 5% de complications pré et postopératoires au total.
La cataracte est réalisée en ambulatoire et sous anesthésie locale pour la majorité des patients. En cas d’opération sur les deux yeux, un délai d’une semaine minimum est nécessaire entre les deux interventions.
Déroulement de l’intervention chirurgicale
L’opération dure généralement entre 15 et 30 minutes et se déroule en plusieurs étapes clés :
- Désinfection de la peau autour de l’œil et de l’œil lui-même,
- Anesthésie locale, soit loco-régionale (injection autour de l’œil pour bloquer les nerfs), soit topique (collyre anesthésiant appliqué directement sur l’œil),
- Dilatation de la pupille
- Réalisation d’une micro-incision sur la cornée, suivie de l’ouverture de la capsule antérieure du cristallin et de la séparation des différentes couches du cristallin.
- Pose d’un implant à la place du cristallin opacifié, suivi d’une injection d’antibiotique.
Après l’opération, un traitement sous forme de collyres (anti-inflammatoire et antibiotique) est prescrit pour un mois afin de favoriser la cicatrisation.
Les 4 types d’implants pour corriger la cataracte
Il existe quatre types d’implants différents que le chirurgien choisit en fonction des besoins visuels et du type de cataracte du patient :
- Implants monofocaux sphériques : corrigent la myopie ou l’hypermétropie, ils sont les plus fréquemment utilisés,
- Implants à profondeur de champ : offrent une vision intermédiaire en plus de la vision de loin ou de près,
- Implants toriques : corrigent l’astigmatisme,
- Implants multifocaux : peuvent être toriques et permettent une vision nette à plusieurs distances.
Comment gérer l’appréhension avant une opération de la cataracte ?
Il est naturel d’éprouver du stress avant une opération de la cataracte.
Poser les questions au chirurgien reste la meilleure solution : plus les patients sont informés, plus ils sont sereins.
Durant l’intervention chirurgicale, les échanges avec le chirurgien et les infirmières permettent d’être rassuré, et un anesthésiste est présent pour administrer un médicament relaxant si nécessaire.
Les peurs de se faire opérer de la cataracte les plus connus sont :
- Ressentir la douleur, mais l’anesthésie assure un confort total durant l’intervention.
- Voir ce qu’il se passe pendant l’opération, mais la vue est partiellement floutée ; on perçoit seulement des lumières et des couleurs.
- Rejeter l’implant. Ceux-ci sont fabriqués en matériau biocompatible comme l’acrylique ou le silicone, afin d’éviter tout rejet.
Enfin, les risques liés à une absence de prise en charge de la cataracte sont bien plus élevés que ceux de l’intervention. Sans traitement, la cataracte entraîne progressivement une perte de la vision et peut, dans les cas avancés, mener à la cécité.
Retrouver une vision optimale après l’opération de la cataracte
Après une opération de la cataracte, il est essentiel de protéger ses yeux, encore sensibles, pour assurer une bonne guérison et un confort visuel optimal.
Le port de lunettes de soleil postopératoire est vivement conseillé pour garantir une bonne cicatrisation et guérison de votre œil.
Certains patients n’auront plus besoins de lunettes de vue, mais d’autres oui en fonction de leur acuité visuelle.
En général, 3 à 4 semaines après l’opération de la cataracte, une prescription optique peut être établie par l’ophtalmologiste pour une nouvelle paire de lunettes, adaptée à la vision post-opératoire.
En cas d’inconfort visuel avant cette période, il est conseillé de demander l’avis de son opticien.
La conduite étant déconseillée durant la phase de récupération, Les Opticiens Mobiles se déplacent à domicile pour répondre aux besoins visuels des patients en attente de leur prescription définitive.
La cataracte n’est pas la seule pathologie oculaire qui peut apparaître avec l’âge. Découvrez les autres dans cet article dédié aux pathologies oculaires.