L'autonomie des personnes âgées : un vrai sujet de société
Le panorama 2022 de l’aide et de l’action sociale en France a récemment été publié par la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques). Cette étude met en évidence que de plus en plus de personnes âgées sont sujets à une perte d’autonomie, qui entraîne des incidences sur leur quotidien, mais aussi sur celui des aidants.
Des pertes d’autonomie ayant de lourdes conséquences au quotidien
Selon cette étude de la DREES, 26 % des personnes âgées de 60 ans ou plus déclarent subir des restrictions sévères dans la réalisation d’activités journalières (faire sa toilette, s’habiller, …) . Cette dépendance est évaluée selon certains critères bien concrets, comme le GIR (Groupe Iso-Ressources) qui, à l’aide d’une grille partagée par l’ensemble des professionnels de santé, permet de déterminer le niveau de dépendance d’une personne. Ainsi, près de 2 millions de seniors ont été classés “dépendants sévères” (GIR 1 ou 2) ou seulement “dépendants” (GIR 3 ou 4).
La plupart de ces personnes vivent à leur domicile ou en résidence autonomie, dans des endroits où la prise en charge des tâches quotidiennes n’est pas assurée (à la différence d’un EHPAD). Dans bien des cas, cette réalité entraîne une grande difficulté. Pour de nombreux seniors, il devient ainsi très compliqué de faire le ménage, de faire leur toilette, de se préparer à manger ou de se rendre au magasin pour réaliser leurs achats.
Ainsi, 1 senior sur 5 reçoit une aide extérieure, que ce soit du département (MDPH : Maison Départementale des Personnes Handicapées), de l’ADMR (Aide à Domicile en Milieu Rural) ou d’un proche aidant (conjoint, frère et sœur, enfant).
Des aidants de plus en plus sollicités
Ainsi, il est estimé que 3,9 millions de personnes aideraient un proche en situation de perte d’autonomie, en France. Ces aides peuvent être multiples : ménage, réalisation des courses, préparation des repas, prise en charge partielle ou totale de la partie administrative et logistique (courrier, règlement des factures…). . Cette assistance constitue souvent un réel poids pour les aidants et a un impact sur leur vie personnelle comme l’indique l’étude de la DREES. Par exemple, certains enfants n’ont d’autres choix que de cohabiter avec leurs parents afin de mieux pouvoir les aider. Par conséquent, ils sont majoritairement célibataires (74 % d’entre eux) et plus souvent sans activité professionnelle que le reste de la population.
Les aides à domicile : La solution pour les tâches du quotidien ?
Le recours à des aides à domicile peut alors constituer une véritable bouffée d’air frais pour les aidants. Les auxiliaires de vie se rendent chez les personnes âgées dépendantes, pour les assister dans les tâches du quotidien (aide ménagère, courses, préparation des repas, aide à la mobilité, etc.). Pour les personnes âgées isolées, elles constituent souvent un soutien indispensable, en plus de leur apporter un lien social dont elles manquent cruellement. Financièrement, ces services peuvent être pris en charge, totalement ou partiellement, par des allocations (APA : Allocation Personnalisée d’Autonomie, PCH : Prestation de Compensation du Handicap) ou des aides sociales.
Le maintien à domicile des personnes dépendantes est donc possible, sans pour autant que cela impacte trop fortement la vie des proches. Néanmoins, la réalisation des activités quotidiennes n’est pas le seul point à prendre en compte et il est important que la situation soit évaluée par un médecin, dans le cadre du GIR, et que, si besoin, l’intervention d’un SSIAD (Services de Soins Infirmiers à Domicile) puisse également être envisagé (suivi de traitement, pose ou retrait de bas de contention, …).