Coup d’œil sur les principaux défauts visuels
Près de 80% des informations passent par la vue. Les Français l’ont bien compris et, selon une enquête Ipsos*, 6 Français sur 10 se préoccupent de leur santé visuelle. De nombreux troubles visuels peuvent affecter la vision : les pathologies oculaires, qui apparaissent le plus souvent avec l’âge, mais aussi les défauts visuels, liés à une anomalie anatomique de l’œil. Dans cet article, nous allons zoomer sur ces derniers.
On dénombre 4 défauts visuels :
- la myopie
- l’hypermétropie
- l’astigmatisme
- la presbytie.
La myopie : vision floue de loin et nette de près
La myopie se caractérise par une vision floue de loin et une vision nette de près. Elle est due à un allongement de l’œil : la distance entre la cornée (avant de l’œil) et la rétine (fond de l’œil) étant trop grande, la lumière n’est plus projetée sur celle-ci, ce qui crée une image floue pour la vision de loin.
Source du schéma : OphtaMaine
La myopie touche 29 % de la population et apparaît généralement pendant l’enfance ou l’adolescence. La génétique est l’une des principales causes d’apparition de ce trouble visuel (un enfant dont les deux parents sont myopes a 6 fois plus de chances de le devenir un jour) mais il n’est pas le seul facteur. D’autres raisons, liées à notre environnement et nos habitudes de vie peuvent également expliquer l’apparition de la myopie : le manque d’exposition à la lumière naturelle, une vision de près trop sollicitée et une surexposition à la lumière bleue. On remarque par exemple une hausse impressionnante de la myopie chez les générations Y et Z, en raison de l’augmentation du temps passé devant les écrans (smartphone, tablettes, ordinateurs, télévision…). Ce phénomène s’observe également chez les étudiants qui sollicitent beaucoup leur vision de près (lire, écrire…). Cela s’appelle la « myopie étudiante ».
On peut devenir myope à tout âge, et cela dès l’enfance. D’où la nécessité de faire dépister les enfants le plus tôt possible en consultant régulièrement un médecin ophtalmologiste. Quelques mesures de prévention permettent également d’empêcher la myopie de survenir trop tôt.
L’hypermétropie : vision nette de loin mais inconfortable de près
Elle est le contraire de la myopie : une vision nette de loin mais inconfortable de près. Elle se caractérise par un œil géométriquement trop court ou une cornée trop plate. L’image des objets regardés ne se projette pas directement sur la rétine, mais se forme en arrière de celle-ci, créant ainsi une image floue. La netteté de la vision de loin est due à un effort de mise au point que produit la personne. De près, cet effort est beaucoup plus important et la vision se trouble. Ce réflexe d’accommodation, qui permet de compenser par soi-même, peut provoquer une fatigue visuelle et des maux de tête.
Source du schéma : OphtaMaine
Elle touche 9 % de la population mais est parfois non diagnostiquée. Lorsqu’elle est faible, l’hypermétropie passe en effet souvent inaperçue. Elle est très répandue chez les enfants, mais en grandissant, leurs yeux vont se développer et elle va s’estomper naturellement. Cependant, après 30 ans, l’accommodation du cristallin diminue, la vision de près est donc de moins en moins nette et les symptômes apparaissent.
Des lunettes portées pour les activités sollicitant la vision de près (lecture, regarder la télé, ….) permettent de corriger un œil hypermétrope. Si l’hypermétropie est forte, cette correction devra être portée en permanence.
Chez les enfants, ce trouble visuel peut conduire au strabisme. Comme pour la myopie, un dépistage précoce est vivement recommandé.
L’astigmatisme : une vision imparfaite de loin comme de près
De loin comme de près, la personne astigmate voit floue et déformée. Elle est due à une mauvaise courbure de la cornée, qui devient ovale au lieu d’être ronde, et ne peut plus traiter convenablement l’information reçue à la surface de l’œil. Ainsi, une personne atteinte d’astigmatisme ne perçoit pas nettement les contrastes entre les lignes horizontales ou verticales : à une distance courte ou éloignée, les formes et les images sont étirées. Une sensibilité accrue à l’éblouissement peut également apparaitre, ainsi que des maux de tête, en fin de journée.
Source du schéma : OphtaMaine
Environ 15 % de la population française est touchée par ce défaut visuel et il existe plusieurs moyens de la corriger : lunettes, lentilles, chirurgie réfractive.
Pour savoir si votre enfant tend vers l’astigmatisme, vous pouvez vérifier s’il ne confond pas les chiffres et les lettres dont les formes sont proches : le « H » avec le « M », le « O » avec le « Q » ou le « G », le « 8 » avec le « 0 ».
La presbytie, une évolution naturelle de la vue
La presbytie est due au vieillissement naturel de l’œil. Avec l’âge, le cristallin, l’une des deux lentilles de l’œil, perd de sa souplesse : il se bombe insuffisamment et accommode difficilement, comme l’autofocus d’un appareil photo qui n’assurerait plus la mise au point. Ainsi, le presbyte a des difficultés à voir de près, notamment pour lire des petits caractères, ou a besoin d’augmenter l’éclairage pour voir net.
Source du schéma : OphtaMaine
La presbytie apparait vers 40-45 ans et peut évoluer pendant 10 ou 15 ans. Chez les hypermétropes, elle se déclare plus tôt. À l’inverse, la presbytie est compensée par la myopie, grâce aux images se formant en avant de la rétine. Ainsi, un sujet myope qui devient presbyte sera moins gêné qu’un hypermétrope. En effet, il lui suffit souvent d’enlever ses lunettes pour pouvoir lire de près sans difficultés.
Bon à savoir ! La presbytie n’est pas une maladie ! Il s’agit simplement d’une évolution naturelle de la vue.
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Ces défauts visuels peuvent être corrigés via un équipement optique (lunettes de correction ou lentilles) ou, dans certains cas, une opération chirurgicale. Ils peuvent intervenir à tout âge et évoluer à travers le temps. C’est pourquoi il est essentiel de consulter régulièrement un médecin ophtalmologiste afin de faire contrôler votre vue.
*Etude « Les Français et leur santé visuelle », réalisée en 2023 par Ipsos pour le SNOF.
